Avec Outlook Express, vous allez pouvoir reprendre les bonnes vieilles traditions…

« ALARM! DONNERSTAG MAi 10.2007 FRANKFURT BORSE CARBON RACE CORP.
Continuer la lecture

Publié dans Vivre | Laisser un commentaire

Question pour un champion

Je suis un riche pays producteur et exportateur de pétrole.

Mes 55 milliards de dollars de revenus pétroliers en 2006 (2,7 millions de barils de bruts exportés par jour) me permettent de pratiquer des aides généreuses : au logement, à l’emploi, aux biens alimentaires de consommations courantes (pain, riz, viandes, produits laitiers, …), aux médicaments et à l’essence.

Concernant cette dernière, je suis très généreux pour mes consommateurs. Chez moi, le prix au litre est le moins cher du monde : 6 centimes d’euros (avec une quantité limitée, au-delà de cette limite, le prix est de 30 centimes d’euros le litre). Malheureusement, cette dernière subvention a créé une contrebande généralisée du carburant. Mes compatriotes revendent celui-ci massivement en Irak, Syrie, Pakistan et Afghanistan…

Malheureusement mes capacités de raffinage journalières représentent moins de la moitié de ma consommation quotidienne d’ essence (dopée par l’explosion du parc automobile et la contrebande). J’importe donc 40 % de mon carburant raffiné de Syrie, d’Inde et de France.

Mon Parlement est excédé par le coût annuel de cette dernière subvention (12 milliards de dollars). Il souhaite prendre des mesures radicales : augmenter le prix de l’essence à 8 centimes le litre et au-delà de la quantité prévue par le rationnement, fixer le prix à 40 centimes d’euros le litre.

Mon président refuse de se plier à cette mesure et souhaite attendre le résultat des élections législatives du printemps 2008.

cliquez sur le lien ci-dessous pour connaître la réponse.
Continuer la lecture

Publié dans De facto... | Laisser un commentaire

L’Argent est Dieu

« Savez-vous, me dit-il, que l’Argent est Dieu et que c’est pour cette raison que les hommes le cherchent avec tant d’ardeur ? Non n’est-ce pas ? Vous êtes trop jeune pour y avoir pensé. Vous me prendriez infailliblement pour une espèce de fou sacrilège si je vous disais qu’il est infiniment bon, infiniment parfait, le souverain Seigneur de toutes choses et que rien ne se fait en ce monde sans Son ordre et Sa permission ; qu’en conséquence nous sommes créés uniquement pour Le connaître, L’adorer et Le servir, et gagner, par ce moyen, la Vie éternelle.

Vous me vomiriez si je vous parlais du mystère de Son Incarnation. N’importe ! apprenez que je ne passe pas un jour sans demander que Son Règne arrive et que Son nom soit sanctifié. Je demande aussi à l’Argent mon Rédempteur, qu’Il me délivre de tout mal, de tout péché, des pièges du diable, de l’esprit de fornication, et je L’implore par Ses langueurs aussi bien que par Ses Joies et par Sa Gloire.

Vous comprendrez un jour, mon garçon, combien ce Dieu s’est avili pour nous autres …. »

Léon Bloy, Histoires Désobligeantes

Publié dans Lire | Laisser un commentaire

Jose Socrates – Le Tony Blair Portugais

« Mon ambition est de redonner son prestige à l’Etat social en le remettant au service de l’intérêt général. Je trouve assez stupéfiant qu’une certaine gauche s’insurge contre la nécessité de combattre les déficits et de réduire la dette nationale. Une nation endettée n’est pas une nation libre, ni une nation digne. C’est une nation qui se met à la merci des marchés financiers ».

Jose Socrates, Premier Ministre (Socialiste) du Portugal.

Publié dans Politique | Laisser un commentaire

800 000 GSM ne sont pas utilisés

Selon la conclusion du « Comité Consultatif des Télécommunications » et du BIPT, en 2005, 91,4 % des belges disposaient d’un GSM, soit environ 5 % de plus que l’année précédente.

Cela nous place à peu près au même niveau que les Pays-Bas mais loin derrière le Grand Duché de Luxembourg (avec 119,4 connexions par 100 habitants), la Suède, l’Italie et le Royaume-Uni. Mais 800 000 GSM belges ne sont pas actifs: ils n’ont pas été utilisés au cours des trois derniers mois, ni pour appeler, ni pour être appelé…

Publié dans De facto... | Laisser un commentaire

Jonathan est il bienveillant ? (archive)

Jonathan Littell raconte dans son roman la confession de Max Aue, passionné de musique de littérature, homosexuel et ancien inspecteur du bon déroulement des exterminations nazies sur le front de l’Est pendant la dernière guerre.

Le passage suivant des Bienveillantes de Jonathan Lidell (pp 174 et 175) m’a plongé dans une grande perplexité :

« …Sur le côté, trois vieilles kolkhoziennes, assises sur des caisses, attendaient de vendre quelques pauvres légumes fripés; sur la place, au pied du monument bolchévique à la libération de Kharkov (celle de 1919), une demi-douzaine d’enfants jouaient malgré le froid avec une balle en chiffons. Quelques-uns de nos Orpo traînaient un peu plus bas. Hanika se tenait à l’angle, près de l’Opel dont le chauffeur laissait tourner le moteur. Hanika semblait pâle, renfermé ; mes éclats récents l’avaient ébranlé ; moi aussi, il me tapait sur les nerfs. Un autre enfant déboula d’une ruelle et galopa vers la place. Il tenait quelque chose à la main. Arrivé à la hauteur de Hanika, il explosa. La détonation souffla les vitres de l’Opel, j’entendis distinctement le verre sur le pavé. Les Orpo, pris de panique, se mirent à tirer en rafales sur les enfants qui jouaient. Les vieilles hurlaient, la balle de chiffons se désagrégea dans le sang. Je courus vers Hanika : il était agenouillé dans la neige et se tenait le ventre. La peau de son visage, piquée d’acné, était d’une pâleur effroyable, avant que je ne l’atteigne, sa tête bascula en arrière et ses yeux bleus, je le vis nettement, se confondirent avec le bleu du ciel. Le ciel effaça ses yeux. Puis il s’effondra de côté. Le gamin était mort, le bras arraché ; sur place, les policiers, choqués, s’approchaient des enfants morts que les kolkhoziennes secouaient en poussant des cris stridents…. »

Ici, l’auteur, décrit ce qui ressemble à s’y méprendre à un attentat suicide commis par un enfant (vraisemblablement ukrainien) en janvier 1942. Bien qu’il ne s’agisse que d’un petit épisode de quelques lignes, noyé dans la masse d’atrocités (et de crimes perpétrés par les nazis) décrites tout au long de l’ouvrage « Les Bienveillantes », j’aimerais m’y attarder quelques instants. Revenons à la scène décrite plus haut : l’enfant se dirige vers la voiture allemande (clairement identifiable) près de laquelle un ordonnance allemand (Hanika) attend son officier (Max Aue, le narrateur). Le gamin porte un engin explosif à la main et se fait sauter à la hauteur de la voiture – tuant le gamin et Hanika. Le bras arraché de l’enfant indique bien qu’il portait la bombe.

Les premières actions suicides ont été mises en place par les japonais à la fin octobre 1944 pour lutter contre les troupes américaines. Les pilotes kamikazes utilisaient leurs avions chargés d’explosifs pour couler des navires de guerre américains. Bien qu’elles aient eu un impact psychologique important sur le moral des troupes américaines, les résultats militaires ont été très décevants. Même dans une nation fanatisée par la junte militaire et au sens de l’honneur démesuré, les autorités de l’époque n’ont réussi à mobiliser que quelques centaines d’hommes pour ce type de mission. L’expérience japonaise reste cependant une exception dans la catégorie des actions suicides, car dans ce cas il s’agissait d’une initiative destinées à toucher des objectifs militaires et mise en place « légitimement » par un gouvernement établi.

La majorité des actions suicides sont le fait de groupes militaires ou paramilitaires dans le but de déstabiliser des institutions considérées comme ennemies. Les Tigres Tamouls furent les premiers dans les années 80 a avoir recours à ce type d’attentats. Ces pratiques se sont ensuite répandu au Moyen-Orient (Liban, Israël, Irak) et sont actuellement une des méthodes favorites d’action d’Al Quaïda. Les auteurs de ces attentats sont quasi exclusivement des adolescents ou de jeunes hommes adultes fanatisés et conditionnés à la fois religieusement et politiquement pendant de long mois avant l’attentat.

Durant la seconde mondiale, le commando tchèque qui a commis l’attentat contre Heydrich à Prague savait qu’il avait très peu de chances d’en réchapper. Sur le moment même oui, mais pas à long terme suite à la formidable chasse à l’homme qui ne manquerait pas d’avoir lieu – et qui s’est produite effectivement par la capture des auteurs, suivie d’un cortège de représailles inouïes contre la population civile tchèque en général et le village de Lidice en particulier.

Bref, je m’interroge sur la probabilité de la situation décrite dans « Les Bienveillantes »: un gamin (identique à ceux qui jouent à la balle sur la petite place du marché, devant de vieilles personnes qui pourraient être leurs grands-mères), qui va se faire sauter à proximité d’une voiture allemande. L’auteur précise que ces gamins n’étaient pas des juifs mais bien des Ukrainiens. Pourquoi des Ukrainiens qui venaient pour la plupart de subir le joug et les exactions russes (et soviétiques), vivant dans une misère noire depuis des siècles, faiblement instruits et peu fanatisés (et qui pour certains laissaient au nouvel occupant allemand le bénéfice du doute), iraient monter des opérations suicides ? Staline, face aux défaites successives pendant les deux premières années de l’invasion n’a réussi à résister et à garder la cohésion de l’Union Soviétique qu’en transformant le conflit en une « grande guerre patriotique », mettant l’idéologie communiste au placard jusqu’à la victoire de 1945. De plus, l’épisode décrit n’intervient qu’en janvier 1942 soit quelques mois seulement après la chute de la ville (Kharkov a été conquise par les allemands en fin octobre 1941) – il n’y a pas donc pas encore de résistance organisée… Cette partie du récit n’a donc peu voire aucun fondement historique. S’agit-il donc uniquement d’un élément participant à la construction dramatique du récit ou alors s’agit-il d’autre chose ?

Avant de développer ce point, je dois préciser que le livre est volumineux (894 pages) et très bien documenté (il comporte notamment un glossaire de 6 pages sur les termes militaires et très nombreuses abréviations utilisées tout au long de l’œuvre). J’y vois pour ma part un moyen de renforcer l’adhésion du lecteur à la théorie de l’auteur, qui, en nous faisant revivre les horreurs de la seconde guerre mondiale du côté du bourreau veut étendre son propos à une analyse de notre histoire contemporaine. En résumant grossièrement (tout résumé ne l’est il pas ?) « Finalement, rien de nouveau sous le soleil, peu importe le lieu et l’époque, l’homme finit toujours pas retomber dans les mêmes ornières ». Le fonctionnaire des Nations Unies qui fait appliquer un embargo économique à une nation n’est il pas tout aussi coupable que celui qui participe à des frappes aériennes pour lutter contre le terrorisme ? Ne sommes-nous pas tous des Max Aue modernes ? Le propos de ce billet n’est pas d’y répondre, je pense qu’il n’existe pas de réponses simples à des problèmes complexes. Je pense que, malgré le temps qui nous sépare des ces dramatiques événements et de ces abominations, il est dangereux de se servir de l’histoire et de la travestir même pour justifier une cause juste et noble. A l’heure actuelle et malgré le recul du temps et l’avancée de nos connaissances, il est bien difficile de comprendre réellement ce qui s’est passé à cette époque. La nôtre n’est pas forcément plus pure et meilleure et en cela Litell a raison. Je rejoint « Le Point » de cette semaine qui , en citant cet ouvrage dans sa liste des vingt meilleurs livres de l’année, parle du « débat polémique qui pointe derrière cette œuvre démesurée livrée par un jeune juif américain écrivant en français. Si l’ensemble souffre d’une documentation parfois mal digérée, on salue le souffle et l’ambition inhabituels du prix Goncourt 2006 ». Il ne faut bien sûr pas non plus se méprendre et Jonathan Littell a pris la précaution de préciser « roman » en dessous du titre de l’ouvrage. Dan Browne (du Da Vinci Code) l’avait fait aussi… mais commençait directement à manipuler le lecteur dès le premier très court chapitre « les faits » avant le prologue du Da Vinci Code ; « La société secrète du Prieuré de Sion a été fondée en 1099, après la première croisade…Toutes les descriptions de monuments, d’œuvre d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérés. ». La portée des deux ouvrages (Les bienveillantes et le Da Vinci Code) n’est pas comparable, mais elle intéressante dans le sens où ce sont toutes des deux des œuvres qui connaissent un succès retentissant (plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus pour chacun de ces deux romans) auprès du grand public et qui s’attachent, à leurs manières d’examiner nos racines.

Jonathan Littel, Les Bienveillantes

Publié dans Lire | Laisser un commentaire

La guerre et le vin

Comme les musées et les galeries d’art, le vignoble français a été pillé lors de la seconde guerre mondiale. « La guerre et le vin » nous présente un condensé de récits de vignerons, négociants qui racontent l’occupation.

Un ouvrage passionnant pour les amateurs de vins et de grands crus. Chute facile: à consommer sans modération… oui bon… d’accord, c’était facile… Mais pas pire que ce que l’on entend, voit, lit quotidiennement dans les médias…

Don et Petie Kladstrup, La guerre et le vin

 

 

Publié dans Lire, Vivre | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Un business rentable ?

Cultiver de l’authentique ? Humm, pourquoi pas de l’héroïne plutôt ?

Pour produire 1 Kg d’héroïne il faut 10 Kg d’opium.

En Afghanistan, 10 Kg d’opium coutent environ 1 400 $ (1 100 €).

Si on ne veut pas se lancer dans l’opération de transformation et de raffinage, il est tout à fait aisé de se procurer 1 Kg d’héroïne (pure à 80 %) dans le Badakhastan à 1 600 €.

Prix à Kaboul de ce même Kg : 3 200 €
Prix au Pakistan (mais probablement coupé): 3 900 €
Prix à Paris d’1 Kg d’héroïne: 150 000 €

Etant donné que l’héroïne est coupée avec plusieurs additifs (talc, farine, sucre glace), un kilo à plus de 80 % de pureté peut donner plus de quinze kilos lors des transactions au détail. Ce qui signifie que le kilo « pur » à 150 000 € peut engendrer en théorie des ventes totales estimées à 1 800 000 €.

La plus-value théorique est donc de 1 à 1 125: de 1 600 €, le prix de départ, à 1 800 000 €. Aucun autre produit ne permet une telle plus-value.

Il faudrait que j’en parle à mon ami Freddy, lui qui cherche toujours de nouvelles opportunités… Sur 500 tonnes d’héroïne produites dans le monde, 20 à 50 tonnes sont saisies, selon les années, 210 tonnes sont consommées dans les pays occidentaux et le reste est utilisé par les drogués du Pakistan et d’Iran.

Source: Inspiré du point du 9 novembre 2006.

 

 

Publié dans De facto... | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Complot contre l’amérique

Un enfant juif de neuf ans nous conte dans un style particulier son enfance dans une amérique uchronique.

Philip Roth nous sert, brillamment et avec justesse, une tranche de vie dans le Newark des années 40. Que ce serait il passé si, en 1940, Lindbergh était devenu président des Etats-Unis à la place de Franklin D. Roosvelt ?

Philip Roth, Le complot contre l’amérique

 

 

Publié dans Lire | Marqué avec | Laisser un commentaire

La vie extravagente de Balthazar (archive)

« Seuls les faits de notre vie quotidienne sont à la taille de notre destin ».

Maurice Leblanc, La vie extravagante de Balthazar.

Publié dans Lire | Laisser un commentaire

La tulipe noire

« On a quelquefois assez souffert pour avoir le droit de ne jamais dire: Je suis trop heureux… »

En 1672, Guillaume d’Orange prend le pouvoir en Hollande, profitant du massacre par le peuple des frères Jean et Corneille de Witt, accusés de tractations secrètes avec la France. Accusé à tort de trahison et condamné, le jeune Cornélius van Baerle (filleul de Corneille de Witt), continue de se livrer à sa passion des tulipes en essayant de créer une tulipe noire, dont la découverte sera récompensée par un prix de la société horticole de Harlem. Cet épisode tragique de la vie politique hollandaise sert de base à l’aventure de Cornélius, qui, depuis sa prison, va connaître deux histoires d’amour : l’une avec sa tulipe noire, supplantée petit à petit par celle avec Rosa, la fille de son geôlier. Extrêmement célèbre, ce remarquable ouvrage écrit en 1850 est considéré comme un récit à part dans l’oeuvre de Dumas.

A lire ou à relire sans tarder.

Alexandre Dumas, La Tulipe Noire 

Publié dans Lire | Laisser un commentaire

Un pédigrée

« J’écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n’était pas la mienne. Les événements que j’évoquerai jusqu’à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence – ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d’autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie. »

Il y a 15 ans, un ami m’avait prêté un ouvrage de son auteur favori: Patrick Modiano. Il m’avait résumé son oeuvre par la formule lapidaire: « Modiano, c’est la quête du père ». Je confirme.

Patrick Modiano, Pédigrée

 

 

Publié dans Lire | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Une terrible vengeance

VIII « Dans une auberge, au bord d’une route proche de la frontière, des Polonais sont réunis, et voilà déjà deux jours qu’ils festoient. La racaille n’est pas en petit nombre dirait-on. Ils se sont rassemblés, sans doute, pour préparer quelques coups de main.

Certains d’entre eux ont même des mousquets; les éperons s’entrechoquent, les sabres cliquettent. Les gentilshommes s’amusent et fanfaronnent, se vantant de faits d’armes mirobolants, se moquent de la religion orthodoxe, parlent des Ukrainiens comme de leurs valets, lissent gravement leurs moustaches et la tête renversée, se vautrent gravement sur les bancs.

Ils ont avec eux un prêtre catholique. Mais ce prêtre-là est à leur image et n’a rien, pas même l’apparence d’un vrai pope chrétien; il boit et il festoie avec eux et sa langue impie tient des propos malhonnêtes. La valetaille est à l’avenant: rejettant en arrière les manches de leurs caftans en loque, les laquais font les farauds, comme si tout cela avait un sens. Ils jouent aux cartes et s’en frappent mutuellement le nez. Ils ont avec eux des femmes qu’ils ont prises à leurs maris. Et ça crie et ça se bagarre!…

Les gentilshommes ont le diable au corps et inventent des farces: ils attrapent un Juif par la barbe et dessinent une croix sur son front impie; ils tirent à blanc sur les femmes et dansent la cracovienne avec leur pope mécréant. Jamais, même sous les Tatares, la terre russe n’a connu pareil scandale. Que faire ? C’est Dieu sûrement qui l’a condamnée à souffrir cette infamie pour la punir de ses péchés ! Au milieu du tohu-bohu général, on entend parler du domaine que messire Danilo possède l’autre côté du Dniepr, et de sa belle épouse… Non, il ne sortira rien de bon de ce rassemblement. »

Vous aimez ? Alors n’hésitez pas et plongez vous dans la nouvelle de Nicolas Gogol – this guy rules !

Nicolas Gogol, Une terrible vengeance.

 

Publié dans Lire | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Je pensais que mon père était Dieu

« Des dépêches, des rapports envoyés du front de l’expérience personnelle. »

« Je pensais que mon Père était Dieu » n’est pas véritablement un livre de Paul Auster. On y trouve cent quatre-vingts histoires « vraies » que Paul Auster a choisies parmi les envois reçus des auditeurs de son émission de radio.

Le concept de l’émission était simple: Paul Auster s’engagait à lire sur antenne les textes reçus. Le succès de l’émission a été fulgurant, il a reçu plus de 4000 textes !

Les récits sont inégaux en qualité et en longueur mais tous présentent cette touche typique à l’oeuvre de Paul Auster.

Paul Auster, Je pensais que mon Père était Dieu

 

 

Publié dans Lire | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Washington (III)

23 mai – Troisième jour : Washington (Washington DC) Le décalage horaire chez moi survient généralement quelques jour après l’arrivée dans le pays décalé. Aujourd’hui je le ressens particulièrement ; Les kilomètres que nous faisons à pied à travers la ville n’arrangent rien.

Nous poursuivons l’exploration du « Mall ». Le Mall est un endroit gigantesque dessiné par l’architecte français de la ville, L’enfant. Il devait être à la base un grand boulevard bordé de résidences diplomatiques de style Beaux-Arts. Mais ses plans ne furent jamais entièrement réalisés. Actuellement, cette vaste étendue de pelouse est bordée de part et d’autres par les musées de la Smithsonian Institution et se termine d’un côté par le Capitole et de l’autre par le Washington Monument (et au bout le Lincoln Memorial). C’est ici que sont regroupés les plus grands musées du pays mais également qu’ont eu lieu les plus importantes manifestations d’ordre politique. Lors de sa visite de la ville, c’est ici que le Pape a dit la messe devant des centaines de milliers de personnes. L’endroit rappelle un peu le champ de Mars à Paris. Notre objectif du jour est de visiter quelques-uns des musées de l’endroit. Nous commençons par le National Air and Space Museum. Le National Air and Space Museum serait, selon diverses sources, le musée le plus visité du monde (9 millions de visiteurs par an). Soit, mais est il intéressant ? La réponse est définitivement oui… et en plus il est à jour. Dès le hall d’entrée, la barre est placée très haut : on y trouve une quantité de pièces historiques impressionnantes : La nacelle du ballon « Bretiling Orbiter 3 » de Bertrand Picard, le Spirit of St Louis de Lindbergh, le Spaceship One… et j’en passe ! Le musée est divisé en deux ailes, l’une consacrée à l’histoire de l’aviation et l’autre de l’espace. A chaque fois une petite pièce consacrée à un thème particulier. L’intérêt principal, outre la qualité des pièces présentées, est que l’on peut adopter deux niveaux de lectures (superficiel ou en profondeur) sans rien perdre de son plaisir. La visite rapide du musée prend tout de même une bonne demi-journée. Nous en avons profité pour assister à une séance du planétarium (avec de superbes images prises par le telescope Hubble) et assister à la projection de « Roving Mars » dans le complexe IMAX du musée. [img]http://www.cugel.be/uploads/img4477305dde68a.jpg[/img] Nous avions encore de l’énergie en sortant du National Air and Science Museum, donc direction en face : la National Art Gallery. Le musée est constitué de deux bâtiments : l’un consacré à l’art du XXème siècle et l’autre aux peintures et sculptures européennes du XIIIème au XIème siècle (y compris l’art américain). Faute de temps et devant trancher devant ce choix impossible, nous avons choisi le second (la meilleure note selon les guides en notre possession). La visite était époustouflante, des chefs d’œuvres à la pelle et rien que du bon, du tout bon : (dans le désordre) : Degas, Corot, Titien, De Vinci, Raphaël, Seurat, Monet, Manet, Van Gogh, Giotto, Boticelli, Rubens, Rembrandt, Cole, Turner etc… Plein la vue ! C’est en ayant le tournis et les pieds en feu que nous avons à regret quitté ce temple de l’art. Etrangement de tous les musées visités, celui-ci était le moins fréquenté. [img]http://www.cugel.be/uploads/img447730a1c3533.jpg[/img] Il restait un bon 45 minutes avant la fermeture des musées du Mall et sur la route du retour, nous sommes entrés dans le National Museum of Natural History. Un gigantesque éléphant d’Afrique empaillé nous accueille la trompe levée. Hélas, le fléau local est présent aussi: les groupes scolaires. On trouve généralement ici deux grandes variétés de groupes scolaires. Soit, il s’agit de bancs de grands dadais (type basketteur) amorphes, l’oeil vide et les bras ballants qui flottent, par groupes compacts, comme entre deux eaux, le long des différentes salles. En apparence paisibles et inoffensifs, ils forment une véritable mer des Sargasses de laquelle il est difficile de s’extraire lorsque l’on s’y est échoué. Mais la seconde variété, la pire en fin de journée, est celles des plus jeunes. Habillés du t-shirt criard de leur école, ils sont aussi actifs que leurs congénères plus âgés sont inactifs. Visiblement tous hyper-kinétiques et braillards, ils crient, hurlent, sautent, prennent les escalators à l’envers, se font des clés de bras etc… Hélas pour nous les ailes consacrées aux animaux du monde était envahie de ces hordes de jeunes vandales, nous avons donc fui aux étages supérieur et sommes tombés quasi par hasard sur une formidable exposition consacrée aux pierres précieuses et minéraux. La densité d’informations de ce musée est totalement hallucinante. C’est à regret, l’heure de la fermeture étant arrivée que nous avons du quitter le musée. Ah oui, j’allais oublier : tous les musées Smithsonian sont entièrement gratuits !

 

 

Publié dans Vivre, Voir | Laisser un commentaire