Contingence ?

« Un visiteur découvre un pays imaginaire. De belles collines verdoyantes et des arbres fruitiers à perte de vue, quand soudain au pied d’un arbre il rencontre un habitant de ce pays opulent.

Le visiteur – Monsieur, vos fruits sont superbes et ils sont mûrs. Qu’attendez vous pour les ceuillir ?

L’habitant – Oh, mais vous, on voit bien que vous n’êtes pas d’ici. Ici on a nos habitudes : le vent passe, les fruits tombent et puis on les ramasse.

Le visiteur – Mais il n’y a aucun vent depuis que je suis arrivé dans votre contrée !

L’habitant – Et oui, je sais, c’est ce que je disais à mes amis. Encore une mauvaise année. »

Vendeuvre & Beaupré, Gagner de nouveaux clients

Ah si ce petit texte ne concernait que la prospection commerciale…

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Les créoles du savoir-faire

La poésie est là aussi où on ne l’attend pas, surtout en visitant le site corporate d’un grand distributeur belge de pneumatiques :

« Nous vous remercions tous, clients, collaborateurs, fournisseurs et sous-traitants, et vous promettons de toujours tout mettre en œuvre afin de rester, demain également, le spécialiste du pneu le plus complet. XX XXXX Pneus sont en effet les créoles du savoir-faire, une entreprise au sein de laquelle le croisement des tendances et la pollinisation vous apportent la garantie de toujours progresser. »

Woaw  je dis !

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Lignes de faille

La quatrième de couverture n’est pas très explicite :

« Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n’est le sang. Pourtant, de l’arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente.
Porté par la parole d’enfants victimes d’événements qui les dépassent et de choix qui leur échappent – qui les marqueront pourtant toute leur vie –, ce roman se construit à rebours, de fils en père et de fille en mère, comme on suit en remontant le fil de sa mémoire.

Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l’époque où l’on vit, l’homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C’est contre elle pourtant que s’élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge. »

Ne vous y trompez pas, c’est du derrière les fagots… Du vrai cinq étoiles.

Nancy Huston, Lignes de faille.

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Le réchauffement planétaire est-il un mythe ?

Je sors du roman « Etat d’Urgence » de Michael Crichton, si l’histoire présentée dans le roman est emballée à la grosse ficelle et animée par des personnages caricaturaux et prévisibles, le plus important est la trame de fond et l’argumentaire utilisé pour démontrer le sentiment de l’auteur tout au long du roman à propos de la question du réchauffement climatique mais de manière plus générale des « grandes causes » et de leurs récupérations.

Je n’ai pas trop compris l’intérêt de mettre cela « en sauce » façon thriller. Michael Crichton a suffisamment de matière (les références et les sources bibliographiques sont impressionnantes) dans sa besace pour faire un essai digne de ce nom. Ce mélange des genres n’est pas des plus heureux, il déforce l’œuvre dans les deux cas.

Le court texte présenté dans l’annexe 1 « Pourquoi la politisation de la science est dangereuse » brosse un portrait sans concession de quelques erreurs de l’histoire.

Le propos va totalement à contre-courant du bêlement collectif, donc forcément, j’aime.

Michael Crichton, Etat d’urgence

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Caca, pipi, prout…

Étonnant article dans Le Point de cette semaine (N°1858) concernant la problématique des déchets produits par le corps humain. Cet article fait référence au dernier livre du docteur Frédéric Saldmann « Le grand ménage ». Selon son auteur, le corps fabrique des déchets qu’il ne faut surtout pas stocker sous peine de maladies. La santé passerait donc par une élimination rapide de tout ce qui encombre le corps.Il faut donc uriner souvent, prévenir la constipation, oser péter, roter après le repas, transpirer et bien se moucher et renifler.Les différentes humeurs et autres gaz et solides générés par notre corps contiennent en effet des composants nocifs – et parfois cancérogènes – pour l’organisme, auxquels il vaut mieux éviter d’exposer trop longtemps les muqueuses. Or, de nombreuses personnes repoussent le plus tard possible le moment de se soulager par timidité, discrétion ou faute de trouver des lieux d’aisance à proximité (sans parler de la propreté).Profitez vite de l’article tant qu’il est en ligne… et tant qu’on y est à parler d’hygiène, le bonus du jour, les 5 conseils du doc Saldmann…

  • Se laver les mains.
  • Laver et éplucher les fruits, ce qui permet de diminuer par 10 le risque d’ingérer des pesticides.
  • Avoir une excellente hygiène dentaire : se brosser les dents soigneusement après chaque repas et ne pas oublier de changer de brosse à dents tous les mois.
  • Baisser le couvercle des toilettes avant de tirer la chasse d’eau, pour éviter de pulvériser des germes dans toute la pièce.
  •  N’utiliser son mouchoir qu’une fois. Si l’on conserve un mouchoir usagé dans sa poche, les germes se multiplient d’autant plus vite qu’il fait chaud. Inévitablement, lorsque l’on se mouche la fois suivante, on se réinfecte
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La somme invariante des larmes

« D’un côté, les choses vont bien pour moi. Je suis en bonne santé et en forme. Je n’ai pas de séquelles physiques. J’ai la sensation d’être blindée pour la vie, comme si j’étais dotée de palmes spéciales pour nager dans la vase, comme si mes fibres étaient particulièrement souples et coriaces. Je suis bien adaptée à ce bas monde, je ne suis pas une petite nature. Ma grand-mère transportait du fumier.

D’un autre côté, je ne vois que des signes négatifs. Je ne sais plus pourquoi je suis sur terre. Je ne suis indispensable à personne, je suis là et j’attends, et, pour l’instant, je n’ai ni but ni tâche en vue.

Je n’ai pas pu m’empêcher de me remémorer avec intensité, une conversation que j’ai littéralement soutenue avec une intelligente Suissesse, et tout au long de laquelle, en réaction à tous les projets d’amélioration du monde, je m’accrochais à cette phrase : « La somme des larmes reste constante. » Quelles que soient les formules ou les bannières auxquelles les peuples se rallient, quels que soient les dieux auxquels ils croient ou leur pouvoir d’achat : la somme des larmes, des souffrances et des angoisses est le prix que doit payer tout un chacun pour son existence, et elle reste constante. Les populations gâtées se vautrent dans la névrose et la satiété. Ceux auxquels le sort a infligé un excès de souffrances, comme nous aujourd’hui, ne peuvent s’en sortir qu’en se blindant. Sinon, j’en viendrais à pleurer jour et nuit. Or, je le fais tout aussi peu que les autres. Il y a là une loi qui régit tout cela. N’est apte au service que celui qui croit à l’invariance de la somme terrestre des larmes… »

Anonyme, Une femme à Berlin (journal 20 avril – 22 juin 1945)

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La cuisse et le retour

Avec « Un Balcon en forêt » de Julien Gracq , je viens de faire une petite incursion dans la littérature, j’entends le genre littéraire qui fait un usage esthétique du langage écrit et non le terme générique.

Qu’est ce qui me pousse à sortir de ma catégorie de snotneus juste bon à savourer du roman de gare et autres best-sellers programmés et marketés par les majors de l’édition ,pour aller frayer avec la production à diffusion confidentielle de la catégorie reine, celle des authentiques intellectuels hermétiques, désagréables et mal habillés ?

Tout simplement, fidèle la presse magazine Française de Qualité, j’ai été matraqué d’articles lors du décès de Julien Gracq en décembre 2007. À force de lire de dithyrambiques hommages sur cet auteur, l’envie m’a prise, (non pas un mardi comme Renaud) mais un vendredi d’aller me frotter à de l’authentique… Pour aborder cette œuvre monumentale, j’ai choisi le titre le plus souvent cité (on ne se refait pas) « Un balcon en forêt ».

Directement, les premières impressions confirment les attentes : ça se mérite à bien des égards mais ça en vaut la peine.

Rien n’est simple : ll faut d’abord se procurer l’ouvrage ; impossible de trouver cela – de stock j’entends – dans une librairie du genre Club ou autres, encore moins dans un supermarché ou dans un lieu pour stoefer / eurocrate bruyant / blogger français à la Cook and Book (Wolubilis). Non, pour obtenir ce genre de titre, le passage obligé c’est un vendeur en ligne (ou alors de grands libraires type Furet du Nord ou Filigranes mais alors fort vraisemblablement disponible uniquement dans la collection Pléiades). Je n’ai évidemment pas fait des perquisitions exhaustives chez tous les libraires bruxellois pour valider le théorème.

Ensuite, l’ouvrage déniché (dans mon cas chez un vendeur en ligne bien connu), l’ouvrage se lit au couteau. Hasard ou coïncidence, j’ai choisi une édition non massicotée ; les différents cahiers composant le livre ne sont pas coupés. L’œuvre se consomme donc « au coupe-papier et lent dévoilement du texte… ».

Le vocabulaire est évidemment à la hauteur : « rimer, consulter mie, languide, tuffeau, sphaigne, pelade, sente, oceller, déjeté, chauvir… » un dictionnaire sérieux est à conserver à portée de main, si l’on veut selon l’expression consacrée « tirer la substantifique moelle » de cette prose.

Morceau choisi : «Grange regardait, le front tiré par l’attention et par le sentiment d’un suspens étrange. Il y avait un charme puissant à se tenir là, si longtemps après que minuit avait sonné aux églises de la terre, sur cette gâtine sans lieu épaissement saucée de flaques de brume et toute mouillée de la sueur confuse des rêves, à l’heure où les vapeurs sortaient des bois comme des esprits.

Quand il faisait signe de la main à Hervouët, et que tous deux un moment suspendaient leur souffle, le grand large des bois qui les cernait arrivait jusqu’à leur oreille porté sur une espèce de musique basse et remuée, un long froissement grave de ressac qui venait des peuplements de sapins du côté des Fraitures, et sur lequel les craquements de branches au long d’une brisée de bête nocturne, le tintement d’une source ou parfois un aboi haut qu’excitait la lune pleine montaient par instants de la cuve fumante des bois.

Á perte de vue sur la garenne vague flottait une très fine vapeur, qui n’était pas la fumée obtuse du sommeil, mais plutôt une exhalaison lucide et stimulante qui dégageait le cerveau et faisait danser devant lui tous les chemins de l’insomnie. La nuit sonore et sèche dormait les yeux grands ouverts ; la terre sourdement alertée était de nouveau pleine de présages, comme au temps où on suspendait des boucliers aux branches des chênes. »

Moi je dis, une fois qu’on en a goûté… on en redemande !

Julien Gracq, Un balcon en forêt

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« Va te faire refaire hein… ALIEN » (Dikkenek)

Pour en savoir plus, c’est par ici pour admirer le travail de Mark Van Crombrugge

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Cassé

On trouve que :

  • Je ne poste pas assez souvent
  • Le site ne passe pas bien avec Firefox,
  • Les plugins Lastfm fonctionnent une fois sur deux et encore pas avec tous les navigateurs,
  • La ligne éditoriale est confuse,
  • L’on attend toujours de lire quelque chose de ces longues séances d’écriture.

Pour compléter ce noir tableau, je rajoute que je sors un peu déçu de la lecture du « Cassé (Kurt Cobain) » de Christophe Paviot. Le concept de cette uchronie {Histoire refaite en pensée telle qu’elle aurait pu être et qu’elle n’a pas été} est simple et prometteur : plongeons nous dans le crâne de Kurt Cobain et suivons les pensées d’un leader de groupe rock qui ne connaîtra jamais le succès.

C’est de la belle ouvrage, remarquablement documenté et ça se lit d’un rail d’un trait mais au final, on ressent un manque de je-ne-sais-quoi et, c’est là le problème. Ça m’a rappelé Plastic Jesus de Poppy Z Brite. Enfin c’est tout de même du deux étoiles hein.

Christophe Paviot, Cassé (Kurt Cobain)

Ps: Je confirme Aberdeen, c’est vraiment nul.

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Nostalgie ?

Ben oui, dit comme cela, on comprend mieux :

« Pour une radio comme Nostalgie (Vlanderen), nous nous basons sur la mémoire musicale. Elle fait appel à trois périodes bien définies de la vie : celles des premiers disques achetés, des premières vraies idoles, vers 10 – 13 ans. Puis l’adolescence : le premier slow, les premières sorties après 22h (rires). Enfin, l’indépendance, le début de la vie adulte, depuis l’unif jusqu’à l’entrée dans la vie professionnelle. La mission de Nostalgie (Vlanderen), c’est de faire revivre ces trois périodes. Concrètement, donc au vu de notre cible (les 35 – 54 ans), cela implique une sélection de titres des années 70,80 et 90). »

Qui dit cela ? Dirk Guldemont, directeur de Nostalgie Vlaanderen, dans un article de « Me Myself & I » et qui s’est donné pour mission de nous faire revivre nos plus belles années, grâce à la musique.

Merci mais non merci fieu.

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Music for one apartment and six drummers


Music for one apartment and six drummers

Comment interprétez vous la fin et le pourquoi du comment ?

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Animator vs Animation

A voir d’urgence (clickez ici)

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« Touche moi pas, tu me salis » dit le Lapin

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Exégèse des Lieux Communs

Lieu Commun n° CXXXV « La santé avant tout »

« Eh quoi ! même avant l’argent ? – Oui, mon enfant, avant tout, absolument. Ménage ta viande, c’est ce que tu as de plus précieux et ça ne se remplace pas. Fais-la durer le plus possible, en jouissant de ton mieux. Il faut ce qu’il faut et la vie est courte. Les curés ont beau parler de la vie éternelle, crois-en ma vieille expérience, il vaut mieux tenir que courir et il est plus agréable de payer la cuisinière que le pharmacien ? Pour ce qui est de l’argent, il n’est pas perdu parce qu’on se soigne, au contraire. Il y a des moments où il faut savoir le laisser dormir. On ne se rattrape que mieux sur la clientèle.

Napoléon disait que la santé est indispensable à un général. Eh bien ! qu’est ce que le commerce, veux tu me le dire, s’il n’est pas la guerre ? Toute personne qui met le pied dans notre boutique est un ennemi. « Le client, voilà l’ennemi ! » a dit Gambetta, ne l’oublie jamais mon fils.

Le vrai commerce, le commerce bien compris, celui qui mène à la fortune et aux honneurs, consiste à vendre vingt francs ce qui a coûté cinquante centimes, comme font chaque jour les apothicaires les plus honorables. Il est vrai que cela leur est facile, puisque leur marchandise échappe au contrôle du vulgaire. Pourtant, c’est l’idéal.

Tu sais aussi bien que moi que, dans tout ce qui regarde l’alimentation, par exemple, la première chose à apprendre, l’abc du métier, c’est de ne servir que des saletés, en ayant soin, ai-je besoin de le dire ?, de toujours peser dans le coin le plus obscur, avec une extrême rapidité de mouvements, en sorte que le client n’ait absolument pas ce qu’il achète, ni comme quantité, ni comme qualité.

J’ai travaillé autrefois chez le célèbre Gibier, de la maison Caverne et Gibier, qu’on regarde généralement comme le Masséna ou le Cambronne de l’épicerie. Je me rappellerai toute ma vie la physionomie vraiment héroïque et l’austère simplicité de ce grand vieillard, lorsqu’il nous disait : « Apprenez, mes amis, que je n’ai jamais vendu que de la merde ! et toujours à faux poids, surtout aux pauvres qui n’ont pas de balances chez eux. Pour ce qui est de la monnaie, je peux me rendre à moi-même ce témoignage que j’ai toujours su faire passer les mauvaises pièces. Il m’est arrivé, dans les coups de feu, de faufiler jusqu’à des boutons de culotte. Mais il faut de la santé pour ça, une santé de fer, car il faut être continuellement sur la brèche et ne jamais prendre un jour de repos ni mépriser les plus légers gains, eût-on attrapé cinquante millions. »

Méditer ces hautes paroles, mon cher enfant, et, encore une fois, soigne ta carcasse. La santé avant tout. »

Voici un des lieux communs que Léon Bloy décrypte de manière brillante. Son Exégèse est une œuvre fameuse où il vise à obtenir enfin et définitivement le mutisme du Bourgeois (cet homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser et qui vit ou paraît vivre sans avoir été sollicité, un seul jour, par le besoin de comprendre quoi que ce soit).

C’est savoureux, cela n’a pas pris une ride même si cela a 107 ans…

Mais je ne suis peut-être pas objectif, vous le savez bien, j’ai toujours eu un faible pour Léon.

Léon Bloy, Exégèse des Lieux Communs

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Conseils pratiques

A tous les (futurs) parents, je suggère de coller cette feuille pratique bien en évidence, sur la porte du frigo par exemple.

Ne me remerciez pas, c’est tout naturel.

PS: L’image est trop petite ?

Cliquez sur celle-ci pour l’agrandir et ensuite éventuellement sur « full size » en bas à gauche de l’écran….

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